Dans un premier temps, le gouvernement de Bangalore avait imposé un couvre-feu à 23h30 pour tous les bars et discothèques. Dans la continuité des choses, en Janvier de cette année, danser dans ces mêmes lieux devenait même interdit [1].

Pour les grands hotels, payer les passe-droit à la police locale relevait du possible. Mais pour tous les petits bars et clubs, autant dire que le plus simple était déjà de mettre la clé sous la porte. Une astuce consistait alors à faire passer le dancefloor pour une salle de restaurant, avec des tables et des chaises qu’on écartait en fin de soirée pour danser. Soit.

La dernière trouvaille des ultra-conservateurs indiens, c’est l’interdiction stricte pour les groupes de jouer dans les bars, pour les DJ aussi. Il y a là un amalgame terrible dans l’esprit des dirigeants du Karnataka, entre alcools, danse et musiques… Une lutte contre les filles en jupe et l’invasion occidentale chez la jeunesse bangalori.

De nombreux groupes de protestations ont alors fait leur apparition. Des “flash mob”, rassemblements rapides et imprévus, pour manifester contre une loi trop stricte et mal pensée. Sur Facebook aussi, avec ce groupe, THE BIG BANGALORE PROTEST UNIT !, dont voici la description :

Citoyens… Il est temps de se rassembler, et de protester pour noter liberté. La liberté, c’est un droit de naissance ! Faisons leur lever l’interdiction irréfléchie des groupes de musique … la limite des 23h30 … Retrouvons notre vie nocturne … Retrouvons Bangalore … Organisons nous.
Qui nous ? Nous le peuple ! Nous pouvons faire changer les choses ! Rassemblons-nous !!

Des commentaires très intéressants, une vraie réflexion que NDTV a repris dans un débat télévisé (rediffusion le 23 à 22h et le 24 à 12h30).

Il semble cependant que l’histoire se termine … Si protester est toujours possible, une nouvelle loi interdit les manifestants de rester ensemble plus de 10 minutes avant de se disperser. Parallèlement, les bars, restaurants et boites de nuit tentent une approche plus légale du problème, avec attribution de licences spécialisées.

Souhaitons leur bonne chance, pour la jeunesse indienne comme pour les expatriés ! Parce que ces moralisateurs extrémistes ne peuvent imposer leur vision étroite à la majorité…

[1] Il est interdit de danser par Antoine.
[Photo]