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Tous les média en parlent, les plus grandes élections du monde se tiennent actuellement en Inde. Quelques points à noter:

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En Inde, on vote avec une machine. Les indiens élisent la chambre basse du Parlement, les noms des partis sont affichés en anglais et en hindi. Pour les illettrés, le logo du parti est également affiché. La main levé pour le parti du Congrès, aujourd’hui au pouvoir, et le lotus pour le BJP, principale parti d’opposition. Le parti anti-corruption, qui a réalisé de bons résultats aux élections municipales, a lui choisi le balai comme logo.

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Quand on vote, on recoit un trait indélibilie sur le doigt. Cela permet d’éviter les fraudes, une personne ne peut voter qu’une seule fois.

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Les trois principaux candidats :

Rahul Gandhi. Successeur de la longue dynastie, fils de Sonia Gandhi, il représente le parti du Congrès. Historiquement, le Congrès est perçu comme un parti de gauche favorisant les paysans, les ouvriers, les syndicats et les minorités ethniques et religieuses. Mais depuis le début des années 1990, il a adopté une position plus centriste ou social-démocrate, président à la libéralisation de l’économie indienne.
Problème de ce parti: les résultats ne sont plus là. Les Indiens s’étaient habitués à une croissance annuelle à deux chiffres, elle n’est plus que de 4%. L’inflation, elle, continue son rythme à 10% – les prix augmentent, les salaires n’augmentent plus autant, et donc le peuple punit le Congrès. C’est vrai qu’il faut l’avouer, il n’y a pas eu de mesures phares ces dernières années, le Congrès n’ayant pas la majorité au parlement, les propositions se retrouvent rapidement bloquées.
Rahul Gandhi quant à lui n’est pas perçu comme une personne avec un fort charisme – il est plus souvent le sujet de blagues.

L’homme au pull bleu est Arvind Kejriwal. Il a peu d’expérience politique, mais il catalyse le raz-le-bol du peuple face à la corruption des partis principaux. Il démissionne du poste de Chief Minister de Delhi moins de 50 jours après son élection, échouant à faire passer sa proposition de loi anti-corruption.

Enfin, celui qui semble recueillir le plus de voix parmi mes connaissances en Inde, le sulfureux Narendra Modi. Il est l’homme fort du BJP, le “parti du peuple”, ancré à droite et à tendance nationaliste hindu. NaMo, comme il est surnommé dans la presse indienne, était le chef de l’état du Gujarat. Il y a fait ses preuves, forte croissance et fort taux d’emplois. Il traîne derrière lui des casseroles de taille : il est accusé d’avoir participé , encouragé, ou d’avoir laissé faire sans intervenir les soulèvements anti-musulmans du Gujarat en 2002, qui ont fait entre 800 et 2000 morts. L’enquête policière n’a rien donné, et pour cause, la police a participé aux attaques. Narendra Modi est interdit d’entrée sur le territoire américain – à voir si cela changera s’il est élu premier ministre.

Le programme du BJP en quelques mots:

  • Blocage de certains investissements étrangers, visant notamment Walmart qui cherche à s’implanter dans le pays depuis longtemps
  • Reconstruction d’un temple hindu à Ayodhya. Il y a aujourd’hui une mosquée sur ce site sacré, qui elle-même aurait été construite sur un temple, etc. Nul doute que la construction d’un nouveau temple va calmer les esprits. Hum.
  • Annulation d’une loi sur les armes nucléaires, signée sous la pression internationale, qui limite l’usage de l’arme nucléaire à la riposte uniquement. Là encore, les ennemis et voisins Pakistanais et Chinois apprécieront.
  • Meilleure protection des vaches. Sujet de discorde entre musulmans et hindous. NaMo est lui végétarien.
  • Rien sur les relations avec les Etats-Unis, l’Europe, le Moyen Orient, la Chine, le Bangladesh…

Dernière surprise, Narendra Modi a annoncé aujourd’hui qu’il était marié – un secret qu’il a gardé pendant 50 ans, utilisant son célibat lors de sa campagne.
C’est quand même bien plus fort qu’une fille cachée, avouez-le.