La mentalité indienne, telle qu’on la saisit après une semaine en Inde, est déjà très différente de la mentalité française.
Le système des castes, d’abord. Bien qu’officiellement abolies depuis plusieurs années, elles sont toujours présentes et ça se voit. Les amis indiens que nous avons rencontrés sont brahmannes, et ce n’est pas une coincidence.
Un peu de religion indienne, pour commencer. L’hindouisme comprend de très nombreux dieux, sous de nombreuses représentations. On peut citer par exemple Ganesh_ gardien de l’intelligence, à tête d’éléphant _, Vishnu, conservateur de l’univers, Shiva le destructeur de l’univers, Pâvartî son épouse, et enfin Brahma, créateur de l’univers. Les Brahmannes représentent la classe le plus élevée en Inde, the top of the pop. Cela signifie qu’ils sont respectés, prioritaires, en général riches. VD, Nikhil et Pawan, que vous pouvez admirer dans mes photos, disent appartenir à la classe moyenne. Ils sont étudiants à l’I2IT, achètent et fument les paquets de cigarettes à plusieurs, mais portent des vêtements de marque. Au foot, ce sont eux les arbites, leurs paroles sont non négociables.
Il n’est donc pas étonnant que ce soit eux les premiers qui soient venu vers nous, alors que tous les autres osent tout juste venir nous saluer. Ici, nous sommes riches comme les plus riches, nous pouvons acheter tout ce que nous voulons. Certes, certains tarifs se rapprochent des tarifs occidentaux, mais une pizza nous coûte par exemple 80 cts d’euros… Depuis notre arrivée, alors que nous avions à nous équiper en produits d’entretien, nourriture sucrée (pour remplir mon fameux tiroir à cochonneries), toutes ces dépenses se sont élevées à 20€. Ceci en comptant les frais d’inscriptions surprises, comme le test hiv ou le backsheesh du visa (tout de même 300 roupees). Par rapport aux australiens, comme Antoine ou Nico, qui dépensent des sommes astronomiques, nous pouvons paraître radins. Mais si on compare à un indien de classe moyenne, nous sommes déjà les rois du pétrole. Alors que dire des millions d’indiens qui vivent dans la rue, sous un sac poubelle et un piquet…

Aujourd’hui, après un énième posage de lapin en bon et due forme, nous avons décidé d’emprunter un rickshaw pour aller dans le centre ville, à 15 km. Finalement, l’I2IT nous a commandé un 4×4 qui est arrivé une bonne heure plus tard. D’abord estimé par le chauffeur à 1200 Roupees, la course nous a finalement coûtés 750. Bonne négociation, mais avec un hic : un seul 4×4 est venu nous chercher, nous 9 français. Un petit tour de contorsionniste et nous voilà partis, direction Shanwarwada. Ce haut lieu du tourisme de Pune, dixit tous les bons guides, est un fort dont les maisons à l’intérieur ont été toutes déconstruites. C’est donc un joli parc avec quelques ruines, entourées d’une respectueuse muraille, que nous avons visité. Le calme et la tranquilité du parc, au milieu du vacarme assourdissant de la ville, nous a permis de respirer un peu. L’entrée est à double tarif : les indiens payent 5 Rps et les étrangers 100 Rps (2€), prix fixés par le gouvernement indien. Un peu de temps libre après cette ballade nous a permis de nous ballader par petits groupes dans la ville et ses bas quartiers. A vrai dire, je ne suis pas sûr qu’on trouve un jour “les beaux quarties”, sinon dans les zones gardées (un peu à l’américaine).
Dés qu’on s’écarte un peu des lieux très touristiques (même si…), tous les indiens réagissent de la même façon à notre rencontre : les indiens fixent, étonnés, et les indiennes observent plsu discrètement, intimidées. Leur faire l’honneur d’un sourire semble être un très beau cadeau, qui les enchante tout de suite. Sur notre route un bus d’écoliers a osé quelques coucous discrets, auxquels nous avons poliment répondu : le bus entier s’est donc lancé dans des bonjours plus francs.
Pendant notre heure de marche, seul un enfant nous a demandé un peu d’argent, sans être agressif le moins du monde. Il a du pensé que nous étions anglais, puisqu’il nous a demandé 1 shilling. Et non petit, on n’a rien sur nous à te donner. Les prochaines fois, j’essayerai d’emmener avec moi des gateux, des crayons ou des choses simples à donner. Même si une roupee sera de temps en temps distribuée, inévitablement… On ne va pas refuser à chaque fois de donner 0.02 €, même s’il ne faut pas encourager ce genre de démarche !
Je vous laisse à ces quelques photos, prises au parc des amoureux de Pune (toutes les photos sont aussi sur flickr).

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Sur un Banc