Alors qu’une autre journée pour moi épuisante se termine, mon mal de dos et mon torticoli ne s’arrangent pas. Comme l’ont dit certains, au moins je n’ai pas de problèmes de digestion (s’il y a des médecins : ça peut être dû à la savarine, ou pas ? Courbatures, et les glandes au niveau du coup qui sont gonflées). On continue de boire l’eau filtrée, mais pas pasteurisée, et de manger les repas chinois : riz, poulet ou oeuf cuisiné, pates chinoises et fromage blanc. C’est plutot pas mal dans le sens où la bouffe indienne nous est vraiment déconseillée. De toute façon, faut vraiment s’accrocher à son slip pour finir son assiette. Le seul moment où la bouffe indienne est mangeable, pour nous pauvres occidentaux, c’est le matin au petit déj, avec un oeuf bien cuit, 2 tranches de pain de mie avec de la confiture. Sauf qu’on a l’impression qu’ils ont mis la confiotte, et qu’après ils ont raclé pour l’enlever ! L’oeuf est aussi une surprise : l’intérieur, le jaune d’oeuf, est blanc. Oeuf de quoi, alors ?
Pour résumer la journée : RDV avec Vaidehi pour continuer le périple de l’enregistrement, avec inscription à la bibliothèque, résultats tous négatifs des tests sanguins, discussion avec Cheveux Rouges (ils adorent se teindre les cheveux de cette couleur, c’est d’un goût…). Le tout dans une désorganisation assez typique, mais… on s’y fait !
Après le tea time (leur thé est fait avec du lait, pas de l’eau, leur café aussi), nous avons retrouvé Nickyl (pour mémoriser, son nom de famille est Arson). Ce gars est incroyable, il doit être issu d’une caste bien élevée. Tout le monde le connaît, et que Nickyl parle, tout le monde écoute. Quand il dit qu’il n’y a pas but, même si c’est pourtant évident, il n’y a pas but. C’est lui qui s’est beaucoup occupé de nous, nous a fait visité l’école, etc. Tout ça gentiment, sans rien demandé en échange. S’il en avait marre, et ça se comprendrait, il ne l’a pas dit.
Ce soir donc, Nickyl nous a emmené en dehors de l’IT Park, pour découvrir autre chose que des batiments gigantesques avec des gardiens aux barrières qui t’interdisent de prendre des photos… On trouve Tata Technologies, Wipro, et Infosys, où tout indien éduqué rêve de travailler. Que des entreprises IT, Information Technology, réputées mondialement qui plus est. Dans le Park, les routes sont propres et balayées régulièrement par des castes faibles, elles sont d’une propreté honteuse en comparaison de ce qu’on trouve dés qu’on sort de l’IT Park. Et l’arrêt est net : d’un coup, la route n’est plus bitumée et fait place à un chemin de terre, où il est déjà beaucoup plus dur de rouler. Ce qui est étonnant, et assez typique de l’Inde, c’est que toutes les routes qui mènent à cet IT Park sont dans cet état. Nous vivons donc dans un ilot outrageusement riche, mais ce qui ne choque personne.
Nickyl nous a donc emmené plus loin que ce que cheveux rouges nous avait autorisé. Nous avons pu marcher pour la première fois aux milieus des indiens, là où les bidons villes succèdent aux petites boutiques en tout genre. Tout est sâle, ou plutot rien n’est propre. Nickyl m’a expliqué que les indiens étaient tout à fait conscient de l’état plus que vétuste de leur logements et de leur boutiques, mais ne s’en souciaient guère. Alea Jacta Est, il me semblait pourtant que c’était latin.
Contrairement à ce qu’on avait pu pensé, même ces indiens là sont très accueillants. Ils nous dévisagent toujours autant, et renvoient notre sourire avec un plaisir non dissimulé. J’ai vu des enfants indiens joués avec les pétards rouges pour pistolet, un temple à l’effigie de Ganesh où Nickyl s’est arrêté une minute pour prier. Ganesh est le dieu de l’intelligence, à corps d’homme et à tête d’éléphant. C’est la divinité la plus répandue en Inde, sous différent nom, mais toujours représenté avec une tête d’éléphant (pas comme l’éléphant bleu, donc, même si la trompe n’a rien à voir). Plusieurs boutiques de barbier proposent en plus du rasage un massage du visage. L’Inde est connue pour ça, paraît-il.
Cette sortie dans un village indien typique m’a vraiment plu et m’a fait découvrir le caractère vraiment accueillant et courtois des indiens. Ce fut très agréable, très enrichissant. Mais surtout, cela nous permet désormais de commencer à sortir par nous-même, sans avoir à s’inquiéter ! Au passage, je me suis fait arnaqué en achetant une raquette de ping pong 210 Roupees, soit 4€. Une honte, j’aurais dû négocier ! Ca fait 1/4 du salaire moyen indien, alors même si les prix seront toujours plus élevés pour nous, il faut que je m’habitue à négocier tout achat.
Pour la suite, visite chez le docteur du campus demain matin à 7h30, et journée libre. Vendredi, un couturier vient prendre nos mesures pour le costume I2IT, et samedi Nickyl nous emmène dans un bar sympa, peut-être une discothèque. Le bonne nouvelle, c’est que pour les sorties comme celle là, l’I2IT nous fournit voiture avec chauffeur. Nickyl l’a très bien dit : marcher quand on est bourré, pas forcément facile. Alors si en plus, c’est l’école qui nous emmène et vient nous chercher, le plaisir est double ! Rien de tel qu’une sortie comme ça pour finir de s’acclimater, pour sûr !
J’aurais très bientot plus de temps pour vous donner des nouvelles plus personnelles, par mail ou par courrier. Je vous donnerai aussi très vite l’adresse postale pour m’écrire. See you !