Je l’oublie un peu, si un bloggeur peut parfois faire un travail qui se rapproche du journalisme, il peut surtout parler à la première personne (ah ah !).

Ca tombe bien, j’ai des choses à raconter. La semaine dernière, je suis retourné en Inde le temps d’un week end à Paris. Pour commencer, le repas de l’EIEBG, business groupe euro-indien, et la présence de Jacques Attali, dont la connaissance de l’Inde est indéniable (comme de bien d’autres sujets d’ailleurs, quel homme !).

Repas EIEBG avec Jacques Attali

AttaliLe thème de la soirée était la microfinance, terme qui rassemble à la fois le micro-crédit et la micro-assurance. Ces mini contrats sont destinés aux populations pauvres qui n’ont accès à aucun système financier classique, dans le but de les extraire de l’extrême misère dans laquelle ils vivent. Attali en est un grand défenseur, étaient aussi présents des spécialistes BNP de la microfinance. Une discussion très intéressante entre différents acteurs du secteur, d’origine française comme indienne.

Jacques Attali, malgré une fatigue passagère, nous a gratifiés d’un intéressant discours sur l’Inde et l’avenir du pays, exprimant de légers doutes sur l’avenir de l’Inde unie. A ce sujet, j’avais déjà été surpris par les propos de Michel Angot, sanskritiste réputé, qui attribuaient deux raisons au nationalisme des indiens (souvent plus régionalistes que nationalistes) : la première, ce seraient tous ces soldats perdus dans les conflits avec le Pakistan, les multiples altercations revenant régulièrement dans l’actualité. La seconde raison, plus inattendue, serait l’équipe nationale de Cricket. En effet, ce sport bat dans le cÅ“ur de chaque indien, chaque match rassemblant les indiens du Sud comme les indiens du Nord, les hindous comme les musulmans. Pour ma part, je rajouterais également les Bollywoods.
Si Attali exprime son pessimisme, c’est comme il l’a précisé lui-même, pour mieux en évaluer le risque. L’éventualité d’une séparation des états qui forment la nation indienne reste heureusement très faible…

J’ai eu l’occasion d’y rencontrer Fabienne, auteur du site Couleur indienne, et Christian Petit, auteur sur l’Inde, grand prix de l’Unicef en 97 pour Le petit moissonneur des forets. Sa dernière publication complète une série de roman lié au Taj Mahal… Des livres qu’il me tarde de lire !

Le prochain diner devrait avoir pour thème l’IT en Inde et l’offshore, un sujet plus proche de mon expérience !

Exposition Indian Focus, espace Claude Berri

Après une nuit chez une amie (merci !), direction l’expostion Indian Focus, dans les marais. La principale pièce de l’exposition s’appelle Dream a wish, wish a dream, structure de 7m par 4 qui expose l’architecture des bidonvilles indiens. C’est à l’espace Claude Berri, toutes les informations sont disponibles sur leur site internet : Espace Claude Berri. Une visite un peu trop courte à mon goût !

Infiniment Indes, musée Albert Khan

infiniment indesLa visite du musée Albert Khan m’a beaucoup plu. L’entrée, déjà, est à seulement 1€50 – tarif abordable même pour l’étudiant fauché que je suis. J’avais publié le communiqué de presse que les responsables m’avait transmis, vous pourrez le (re)lire à cette adresse : Infiniment Indes.

La visite commence par d’anciens clichés du poète et humaniste Rabindranâth Thâkur, dit Tagore, qui a notamment composé l’hymne national indien. Stéphane Passet, Roger Dumas, Stéphane Passet et Léon Busy sont les 4 opérateurs qui ont été envoyés aux Indes pour le compte des Archives de la Planète. Chacun a parcouru une partie du pays pour en ramener des clichés couleurs et des courts films noir et blanc, au début du XXe siècle.

J’ai particulièrement aimé les quelques photos d’Udaipur dans les années 1920, ou encore les portraits des grands moghols. On y trouve même Jagatjit Singh, qui a servi de modèle à Hergé pour le personnage du Maharajah de Rawhajpoutalah.

Le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de trouver la sienne (Tagore).
Aucune explication, en Inde, n’exclut l’explication contraire (Jean Claude Carrière).

Une projection des autochromes originaux aura lieu le 22 Novembre 19h à l’auditorium du musée d’Orsay, avec l’appareil original. Si j’ai apprécié l’ensemble des photos et les vidéos d’époque, j’ai trouvé mon coup de cÅ“ur dans les crédits : la musique d’ambiance diffusée pour la visite est publiée sous licence Creative commons par Jamendo et signée Karim Amari. Une utilisation concrète de médias et licences contemporaines qui plaira à tout fan de productions libres.

La visite se poursuit par les jardins du musée Albert Khan, qui vous convaincront de payer les 1€50 à l’entrée si l’exposition n’a pas suffit. Des ballades propices à la réflexion dans des jardins japonais, anglais ou à-la-française.
Comptez au moins 1h30 pour l’ensemble de la visite. Tous les détails : Infiniment Indes.

Le quartier indien à Paris

mangues indiennesPour finir mon week end mi-parisien, mi-indien, rien de tel qu’un passage dans le 18e, métro La Chapelle. J’ai été surpris par l’odeur, les boutiques de saree, de bollywood, les coiffeurs indiens ou les petits resto… Aucun doute, c’est bien l’Inde qu’on y retrouve ! Très bonne occasion pour acheter quelques mangues alphonso (alors que chez vous, les expat’s, la saison est finie), un petit bollywood (the namesake, de Mira Nair. C’est en français ? Oui oui. Mais en fait non.). Bref, du bonheur indien dans la capitale !


Pour mémoire, cet article a été publié sur Djoh en Inde, sous licence Creative Commons.