Nous sommes Dimanche midi, nous venons tout juste de nous lever. Comme nous avons cours le samedi, c’est notre seule possibilité de grasse mat’, alors pas question de passer à coté. Seulement voilà, l’internat n’est pas franchement calme. Dans la chambre d’à coté, le bruit me fait penser à un mec qui lance des radiateurs par la fenêtre, les gros radiateurs en fonte, voyez. Ou alors il est batteur dans un groupe de hard rock, mais comme il n’a pas de batterie, il tape sur les gros conduits.
Mais j’imagine plutot les radiateurs, et ça fait depuis 10h ce matin. Pourquoi une grasse mat’ ce matin, au fait ? Parce qu’hier soir, c’était la soirée du campus, l’open bar jus d’orange et la danse folklorique ! Avec une autorisation spéciale pour terminer à 22h30, ils sont trop cools à l’administration.

Mais revenons d’abord à Vendredi (pendant que le voisin continue son bor- bazar). L’histoire s’intitule “Il pleut dans mon rickshaw”. Vendredi donc, alors que mon emploi du temps m’indiquait une fin des cours à 17h45, le professeur nous a laissé partir à 16h. Comme d’habitude, en fait, et d’un coup j’apprécie beaucoup plus le prof. But the point is… J’ai l’après-midi de libre et je suis fat-motivé pour sortir. Direction le logiciel de Chat de l’internat pour savoir quel français sèche les cours, sachant que les autres de l’ESEO sont encore en classe. Henry, de l’Epitech, est motivé pour partir sans passer un temps fou à attendre que tout le monde soit prêt, que le 4×4 arrive, que le prix soit négocié, etc… Non cette fois, nous partons à l’aventure ! Sur un boût de papier, les noms des grands centres commerciaux pour indiens pétés de thunes, et pas mal de Roupees en poche.
Objectif numéro un, repérer un rickshaw à l’air potable. C’est facile, des rickshaws, y en a partout. C’est un peu comme une compagnie de taxi américaine, ils sont tous pareils et y en a une quantité incroyable. Sauf que ça n’a pas vraiment l’air d’une compagnie, et que ça a plutot l’air de chacun pour sa gueule. Et ça, c’est intéressant pour négocier ! Car oui, objectif numéro 2, obtenir un bon prix. En tant qu’occidentaux, on paiera forcément plus cher, mais le chauffeur essayera en plus de nous avoir. Le prix qu’il nous propose pour la trentaine de km aller-retour est de 600 Roupees. On les connait, nous, les tarifs, et on obtient donc 500 Roupees pour l’aller-retour ET une heure d’attente au centre commercial. Ca fait 250 Roupees par personne, 5€, c’est raisonnable.
Alors pour ceux qui ne connaissent pas, le rickshaw c’est une sorte de mobilette à 3 roues sur lequel est installé une cabine pour le pilote et ses passagers. Ca peut monter jusqu’à 8 passagers, mais 2, c’est bien. Ils sont fous, ces indiens.
Le truc, c’est que pile poil le jour où on a décidé de partir, la mousson normalement terminée se décidé à cracher ses dernières pluies. Après 5 ou 6 kilomètres de secousses ininterrompues, c’est donc la pluie qui se joint à la partie. Dans un rickshaw, il n’y a pas de portières, pas de fenêtres. Juste un petit tissu pour protéger de la pluie, que je me suis décidé à déplier. Le chauffeur, quand il a vu que j’étais en train d’installer la protection anti-pluie, s’est bien vite arrêté en s’excusant en anglais. “Sorry, sorry”. Mais non mais t’inquiètes pas, tu les auras tes 500 roupees, même si on est trempé…
Le rickshaw, c’est l’idéal pour découvrir la route au plus près, découvrir toute la puissance des pilotes, comprendre l’intensité de la concentration requise… Chauffeur de rickshaw, c’est le meilleur entrainement possible pour un pilote de F1, de rallye et de Monster Trucks. C’est savoir passer entre un camion et un bus alors que deux motos, une de chaque coté du rickshaw, essaye de passer elles aussi. Comme il n’y a pas de voies de dessiner sur le sol, ni de règle de priorité, c’est à celui qui passera le premier… Pour être chauffeur de rickshaw, il faut avoir confiance en sa machine et croire en son instinct, aussi.

{Pour voir quelques vidéos de ballades en rickshaw ou en taxi, vous pouvez aller voir le blog d’Enjoy}

Après une heure de trajet hétéroclite, nous voilà donc arriver MG Road, Shoppers Stop. Un grand mall bien classe, avec en bonus un McDO et un Pizza Hut !!! Bien sûr, toutes les boutiques grand luxe, c’est inévitable. A l’entrée, des mascottes accueillent la jeunesse dorée et la bourgeoisie indienne, avec en guest star Tom, de Tom & Jerry ! Dans les boutiques, toujours des tarifs exorbitants, les mêmes tarifs qu’en Europe alors que les indiens gagnent tellement moins…
Le petit plaisir, c’est Cookie Man, boutique bien américaine, où je me suis permis 4 cookies pour pas loin de 100 Roupees. Inconcevable.
La découverte, c’est une supérette, mais du genre supérette à l’européenne. Après une visite rapide des rayons, la langue pendue devant le salami, j’ai trouvé un paquet de Chocos (parce qu’il n’y avait pas de Chocapic) de 700 gr. En cherchant mieux, le top du top était ce petit morceau d’Emmental français, pas périmé, et a l’air tellement attirant… J’ai craqué et ai payé les 315 Roupees nécessaires, c’est pas donné mais le dîner à la cafét’ a paru tellement meilleur ! L’emmental se marie très bien avec les chappati, ces galettes que les indiens mangent à chaque repas (plus précisément, comme ils n’utilisent pas de couverts, ils utilisent les chappati pour prendre la nourriture sans se salir les mains).

Samedi, maintenant. L’horaire du premier cours n’était pas franchement clair sur l’emploi du temps, et j’ai jugé que c’était une raison valable pour ne pas y aller avant midi. De toute façon, une des filles de la classe m’a dit qu’on commençait à midi, par message interposé (oui, parce qu’aucune des filles de la classe ne parlent aux mecs de la classe, et réciproquement. Mais ça restera pas comme ça :p).
Certes, 2 ou 3 élèves m’ont ensuite prévénu que c’était plutot 10h, mais à quoi bon ! Le samedi, c’est demi-grasse mat, minimum. Les cours terminaient à 17h45, ce qui faisaient trop tard aussi. J’ai donc oublié d’aller au dernier cours, pour pouvoir accompagner les gars de l’ESEO autour d’une bière ou deux. Début de la soirée prévue à 18h…
Alors cette soirée. On nous avait prévenu, le début était reservé aux danses traditionnelles. Mieux qu’un long discours, quelques photos !

Pour commencer, un aperçu de la beauté des Saris. Notez les batons dans les mains des danseurs/euses. C’est une danse folklorique du sud de l’Inde, qui célèbre le début du Festival des Lumières. Le but consiste à frapper les batons pour marquer les temps de la musique. C’est très joli à voir, très typique, très coloré…

Après 2h de danse folklorique à laquelle nous avons osé participer (ce qui a énormément plus aux indiens, d’ailleurs), le DJ qui était arrivé en rickshaw avec son matériel a commencé à passer des musiques plus djeuns. Beaucoup de musiques de Bon Jovi, Bryan Adams, ou dans ce style. Des musiques d’il y a 10 ans, mais quand on sait que des groupes comme Westlife ou Backstreet Boys sont très écoutés ici, on est moins surpris.
L’Inde aux 2 visages s’est encore découverte pendant la soirée, puisqu’au changement de musique, de nombreuses indiennes ont été changer leurs Sari pour des vêtemens plus occidentaux. Certaines ont même osé la jupe !

Bon et puis histoire de frimer un peu, je me suis laissé aller à un petit rock. Aucun indien ne connaissait, aucune indienne non plus, alors ça a fait son petit effet…

Le premier qui fait un commentaire sur cette photo, je lui fais manger du poulet tandoori indien avec du riz indien et un verre d’eau du robinet indien.

En cadeau, une vidéo de la danse folklorique !