J’ai donc parlé de ce petit village, que nous avons eu la chance de visiter. Ce village se trouve près de Tekhaddy, dans le Kerala, et fait partie intégrante de la réserve Periyar. Cette réserve est conseillée dans tous les guides sur l’Inde, c’est une vraie chance qu’Henri nous y ait emmené grace à ses relations.
Quelques mots sur cette réserve naturelle pour commencer. Elle intègre un lac artificiel, créé par les anglais en 1895, qui recouvre à présent une surperficie de 55 km2. Intialement, ce lac était une grande étendue de forêts. Peu à peu, cette eau attiré les animaux sauvages, ce qui a conduit le maharadja du Travancore a déclaré les zones environnantes zone protégée. Depuis 1975, Periyar se trouve dans l’enviable position d’être un parc national aussi bien qu’une réserve de tigres.
Un petit village s’est créé sur le bord de ce lac, et ses habitants ont conservé pendant longtemps un style de vie qu’on dira tribal. Encore maintenant, ce sont principalement des pêcheurs, mais leurs ressources financières proviennent du tourisme de la réserve. Sur tout l’argent versé par les touristes indiens comme étrangers, 80% est destiné aux habitants de la réserve, tandis que 10% sont utilisés pour les gardes et le matériel.
Dans le village, tous les chasseurs qui avaient l’habitude de capturer des animaux sauvages, souvent en voie de disparition, ont été reconvertis. Au fur et à mesure, ces chasseurs se sont en effet transformés en braconnier, capturant des animaux rares pour les revendre à prix d’or sur le marché local. Désormais, la chasse est bien sûr interdite et ces chasseurs sont devenus les meilleurs guides de la réserve. Pour les enfants du village, l’école n’est pas obligatoire, certains y vont d’autres pas. Nous avons passé beaucoup de temps avec un responsable du parc, qui s’est souvent occupé de ces enfants. Ils jouent au volley ball comme des adultes, alors qu’ils n’ont que 7-8 ans pour les plus jeunes. Tous s’habillent en vêtements classiques. Les hommes dans tout le Kerala porte cette espèce de jupe, qui est un drap qu’il plie.
Même si la plupart des hommes travaillent pour la réserve, certains continuent de vivre comme avant, c’est à dire de la chasse, de la pêche et de cultures agricoles. Pendant nos randonnées, nous avons souvent croisé des habitants du village, qui parcourent des kilomètres beaucoup plus vite que nous, pieds nus au milieu de ces nids de sangsues. Comme nous, ils utilisent de la poudre de tabac pour éviter que les sangsues ne s’accrochent pas, mais pieds nus il doit être difficile d’éviter à chaque fois les piqures !

La fine équipe
Alors que nous, pauvres occidentaux effrayés, nous avions ces botes en tissus pour éviter que les sangsues ne rentrent dans nos chaussures de randonnée haut de gamme… (que nous n’avions pas, certes, mais c’est pour augmenter le contrast !)

Pendant la visite du village, le guide (qui parlait anglais, mais…on a pas tout compris) nous a expliqué que les maisons étaient à l’origine construites en paille et terre cuite, parfois aussi en plantes tissées. Tous vivaient ensemble, dans ces petites maisons, mais pendant leurs règles les femmes étaient enfermées dans une maison spéciale, d’où elles n’avaient pas le droit de sortir. Pendant une semaine, elles devaient préparer la nourriture et s’occuper d’autres taches, car c’était là la punition de Dieu. Cela m’a d’ailleurs surpris, contrairement à la religion hindou, leur religion était monothéiste. Plus loin, le guide nous a montré un grand espace vide, car chaque maison qu’ils y ont construites a été détruite par les cochons sauvages. En chemin, beaucoup de plantes médicinales, de racines comestibles, de feuilles de cury, de plantes à pigment… Les habitants de village ont une très riche connaissance des plantes, qui semble heureusement avoir été conservée.
Après cette visite à travers le village, d’ailleurs un peu dérangeante (les blancs qui rentrent au milieu du village, s’arrêtent devant une maison en construction puis devant une maison habitée… Ce ne sont pas des bêtes de foire, quand même), nous sommes rentré dans le musée du village. Un garde à l’entrée nous a beaucoup fait rire, il semblait avoir dans les 70 ans et d’une conservation plutot médiocre. En effet, nous en avons l’explication dans le musée, les habitants du village ont des moeurs qui serait normalement interdits désormais. Le soir, ils ont l’habitude de fumer le cannabis pour les hommes, dans une pipe à bloquer dans son coude, que l’on replie vers soit, et pour les femmes de manger des plantes hallucinogènes. Autant dire que le soir, ça devait bien rigoler au village. 🙂
En sortant du village, je remarque ce drapeau communiste qui flotte au vent… L’explication que m’a donné Kiran, un gars de ma classe, est que l’état du Kerala était sous gouvernement communiste encore l’an dernier. D’où la présence ici et là de ces symboles…

Bon j’espère que vous êtes contents, j’ai encore pris du retard sur tout ce que je veux raconter ! Alors un peu de teasing, vous allez prendre l’habitude : un peu de vie de classe, avec la prière quand on fait tomber le stylo, la lèche du délégué, le concept d’amitié, et la beauté féminine selon un indien. Viendront ensuite quelques vidéos de l’excellente fête d’hier soir, qui bien que se terminant à 22h, nous laissera de très bon souvenirs. Que des danses très indiennes, d’une rare beauté…