Bon je poursuis. On vient de configurer nos pc pour capter un réseau wifi, censé être plus rapide. Mais étant donné que la bande passante pour tout le campus, c’est du 1 MBit, on s’attend pas à des merveilles. Bref…

Jour Un, donc…
Après notre petit vol retardé pour Mumbay (BOM), nous posons enfin le pied sur ce sol si inconnu. Premières impressions : la température est de 25°, c’est à peu près la moyenne. Par contre, l’humidité est à 100%, et elle n’est pas redescendue depuis. L’air est chargé d’odeurs étranges, en plus de cette humidité continue et très vite fatigante. Un mélange de fumée de cigarettes, de pollution, d’odeurs végétales, de cuisine indienne… Cette odeur est assez difficile à décrire, mais elle reste.
Dés notre sortie de l’aéroport, des chauffeurs de taxis accourent vers nous. Non, nous ne voulons pas que vous nous emmeniez, merci. Un bus de l’I2IT devrait être là. Mais… Seconde déception. Personne ne nous attend. Sans doute parce que le vol décollait le 15, mais arrivait le 16 (avec le décallage horaire), et que j’ai dit à l’administration que nous arrivions le 15… Oups.
Bon première chose, puisque nous allons devoir attendre. Se couvrir d’anti-moustique. Le soleil est à peine levé, on est assailli de toute part. Et ces moustiques transmettent des maladies pas terribles, on préfère éviter. Les répulsifs semblent fonctionner, et à mesure que le jour se lève la température monte et les moustiques disparaissent. Oui, les moustiques ne piquent que la nuit (comme les vampires, hé hé). Après concertation de nos esprits endormis, nous décidons d’appeler Vaidehi, la gentille dame de l’I2IT qui s’est occupés de notre dossier. Après une dure lutte pour trouver un téléphone qui permet d’appeler ailleurs qu’à Bombay (ces indiens, je vous jure), Mathieu parle avec Vaidehi. Elle propose de nous envoyer un étudiant qui parle français et qui va nous réserver un taxi. Il s’appelle Viking, ou un truc comme ça, et a les cheveux longs. Bon, c’est sans doute qui nous reconnaitra, de toute façon. A voir la façon dont nous sommes dévisagés, c’est pas tous les jours qu’ils voient des occidentaux.
Viking vient alors à la rescousse, mais sans son drakkar. Il nous emmène à des taxis 4×4, négocient et nous fait monter. Entre temps, les premiers mendiants viennent vers nous. Pas toujours évident de refuser. La fatigue et la lourdeur de l’air nous font nous endormir sur place. C’est dans cet état que nous partons découvrir un bout du paysage indien. Et quelle surprise.

Le trajet Bombay-Pune

Bombay, c’est suivant les jours 18 Millions d’habitants. C’est donc grand, très grand, et très peuplé. J’ai même envie de dire très surpeuplé. Dés notre sortie de l’aéroport, nos yeux ébahis découvrent l’ampleur de cette surpopulation. Des indiens, partout, partout, partout.
Les routes indiennes sont les plus dangereuses du monde. Notre chauffeur, que l’on a intelligemment surnommé Sébastien Loeb, a reçu la consigne de nous secouer un minimum. Qu’est-ce que ce serait !
En France, ce qui fait que les voitures roulent sans trop d’accident, c’est les clignotants, les rétro et la signalisation. En Inde, c’est plutot Klaxon et loi du plus gros. Pas de clignotant, pas de signalisation, non non. Alors comment font-ils ? Le principe est facile à comprendre : quand tu veux doubler (à gauche ou à droite, pas d’importance), tu klaxonnes et tu commences à changer de voie. Doucement. Parce que si quelqu’un klaxonne en retour, pas la peine d’insister tu rentres dans ta voie. On peut pas trop dire si les routes sont des 2*2, ou 2*3 voies. Ce qu’est sûr, c’est que tant qu’on peut mettre des voitures, on rajoute des voies. Sur l’autoroute, la route est parfois si défoncée que tout le monde se met sur une voie. On appelle ça se mettre à la file indienne :d.
C’est donc dans un concert de klaxon et sur une route défoncée que nous nous rendons à Pune. Le sommeil vient difficilement, pourtant la fatigue est là. Entre autres choses, sur la route : un éléphant (oui, au milieu de la route), des vaches (toujours sympas), des singes (c’est rigolo), des petites filles qui traversent pieds nus au milieu d’un carrefour, sur lequel aucune règle ne semble s’appliquer. Le chauffeur en a bien évité 3-4 de justesse, mais les indiens ont l’habitude. Même les petites filles n’ont pas eu peur. C’est sans doute parce qu’ils ont 7 vies, alors que nous n’en avons qu’une. Ils ont de la chance, ces indiens…

Arrivée à l’I2IT, de découvertes en découvertes

Dés notre arrivée, nous sommes priés dans un Inglish méconnaissable d’enregistrer notre matériel electronique. Cela fait, nous pouvons enfin découvrir nos chambres. Deux belles chambres de deux, comme prévu. Tout ce qu’il faut : un petit bureau, un lit, une étagère, une salle de bain. Et même un balcon ! A la place de la clim’ qui devait nous être fournie, un beau ventilateur. Pour la salle de bain, pas d’eau chaude (la raison nous a été donnée aujourd’hui : l’eau chaude vient des plaques solaires sur le toit. Or la pluie discontinue bloque le soleil depuis plus d’une semaine). Pas d’eau chaude, mais finalement vue la température on s’y fait. Mathieu mon coloc et moi même avons réussi à faire fonctionner la douche, même si on est loin, très loin du confort occidental.
Les lits ne sont pas très grands, et le matelas est un peu dur. Ca aussi, on s’y fera. Non, ce qui nous a le plus choqué et gêné, c’était l’état de saleté. Le ménage n’avait pas du être fait depuis 3-4 mois, et l’air est tellement chargé de poussières que ça se voit tout de suite. Notre “hotel administrator” est très content de nous donner les clés. Merci.
Je dois dire qu’après la traversée de Bombay et la découverte de nos appart’, le moral n’était pas au plus haut. A vrai dire, on se demandait même comment on allait pouvoir tenir un an dans ces conditions. Heureusement, pour nous remettre en forme, ce fameux “hotel administrator” nous a emmené déguster un bon repas. Je devrais préciser un bon repas INDIEN. Et oui, nous n’étions pas au bout de nos surprise. Après un repas indien dans l’avion plutot bon, ce que nous avions dans nos plateaux étaient… épicés. Mais épicés à un point qu’aucun occidental ne pourrait finir le plat, à moins d’un entraînement régulier.
Pour vous rassurer, j’ajouterais que nous avons désormais le droit à une cuisine occidentale, préparée par les chinois du campus. On a pas trop bien compris s’il fallait payer ou pas, mais on a bien noté l’heure ! Leur nourriture est très bonne, même si on sait pas trop ce que c’est. Le fait que nous fêtions aujourd’hui notre 3e jour sans gastro montre bien que la qualité est là. Krishna Moorty, directeur de l’école, et Vaidehi nous ont répété une dizaine de fois que nous ne devions jamais manger la nourriture indienne, l’année dernière une occidentale a dû partir à cause d’ulcères trop importants. Nous remercions donc l’hotel administrator, qui bien fier de lui, nous a emmené manger des trucs immangeables. En cadeau, il nous a quand même apporter des desserts typiques. A en juger par le goût et la consistance, il s’agissait de sucre glace et de farine trempé dans l’huile. Miam ? Non, pas Miam.
Après ce succulent repas, on nous propose une petite sieste, ça devait être à cause de nos têtes. Malgré nos inquiétudes et le confort spartiate, nous avons réussi à dormir un peu. Au réveil, Armand et moi sommes parti faire un petit tour dans le campus. Le batiment principal est d’une architecture vraiment originale, ouvert sur les cotés avec juste un toit (qui fuit, d’ailleurs).
Pour en revenir au contraste hallucinant de l’Inde, ce batiment d’apparence très classe et très neuve n’est rien à coté des entreprises d’informatique que l’on a pu voir dans le quartier. Les batiments sont immenses, magnifiques. A coté de celà, les bidons-ville et les petits boui-boui paraissent si pauvres… Il n’est pas rare au milieu d’un quartier un peu difficile, du genre pas de route, pas de construction en dur, mais quand même des miliers d’indiens, de trouver des énormes panneaux publicitaires proposant l’achat d’un appartement dans un nouvel immeuble en construction, d’un très bon standing, ou l’ouverture d’un compte avec un prêt à 8%. Mon préféré, en sachant que le salaire indien moyen est de 800 Roupies par mois, c’est le canapé à 25000 roupies. Du constrast, en veux-tu en voilà. Le panneau fait 40m de large, 5m de haut, est tout neuf. Et à coté, des bidons villes. C’est ça, le contraste indien.
En rentrant à l’appart, un 4×4 franchit la grille et nous voyons en sortir nos collègues de l’Epitech. 5 pour l’instant, un sixième prochainement. Ils ont l’air aussi paumés que nous. Paumés, mais cools ! Ils sont comme nous ébahis devant la vétusté des locaux, ébahis devant le choc culturel. En Inde, il n’y a rien que l’on puisse comparer à la France. Le dépaysement est vraiment total.
{ Une coupure de courant me fait perdre la connexion… Arg, c’est ça qui manque le plus au final }
Hier comme aujourd’hui, un programme un peu chargé : registrations, avec enregistrement des visas à l’ambassade, petits achats dans les boutiques grands luxes de Pune (elles comparable aux superettes en face du 33 rue Bress, par ex). Grands luxes pour la quasi-totalité des Indiens, à des prix finalement comparables aux notres. On est un peu déçu d’être emmené dans des endroits comme ça, où les vigiles sont aussi nombreux que les clients. Il nous faut le temps de nous adapter, sans doute…
Cette adaptation commence quand même à venir, nous nous en rendons compte. D’abord, même si la conduite nous étonnera toujours, même si les indiens seront toujours aussi nombreux dans les rues, nous ne sommes plus choqués. Ensuite, les cours ne commencent que dans une semaine et nous avons le temps de faire connaissance avec des indiens. Il est courant qu’un indien vienne vers nous et nous demande comment on s’appelle. Une discussion qui ne dure jamais longtemps, mais qui nous permet de nous rassurer sur un point : l’accès indien est vraiment facile à comprendre. Second point, certains adorent le foot. Zidane, Barthez, Riberi… Ils les connaissent tous. Hier soir à la cafétaria, retransmission du match Barcelone Manchester. Un indien s’apprête à changer lorsque nous arrivons, un autre lui crie de laisser cette chaîne. Peu à peu, une masse d’indiens se pose devant le match. Il y en a même un qui demande à être photographier avec nous, parce que quand même c’est incroyable d’être français !
Après un remplissage de paperasses toute la matinée, le minibus de l’I2IT nous a emmené faire une prise de sang. Pas franchement rassurant de faire un test HIV dans un tel endroit, mais nous n’avons à priori pas le choix. Finalement tout se passe bien, malgré nos craintes. L’infirmière a raté une première fois ma veine, mais ça arrive en france aussi alors… Le matériel semblait propre, une nouvelle seringue pour chaque patient. Comme l’a dit un gars de l’Epitech, c’est quand même eux qui ont inventé la médecine. Bon pas la médecine moderne, ok, mais à l’époque c’était moderne quand même. Résultats demain.
Les gars de l’ESEO sont partis faire un foot avec les indiens, je vais dons les rejoindre faire quelques photos. J’espère pouvoir les mettre sur le blog un jour, même si c’est pas gagné !